Le Salar de Uyuni. Ce vaste désert de sel est
l’un des immanquable de tout séjour en Bolivie. Différentes formules en jeep
sont proposées pour aller visiter cette merveille de la nature. Nous optons
pour un tour de quatre jours en jeep au départ de Tupiza qui nous emmènera tout
d’abord dans le Sud-Ouest bolivien pour admirer volcans, geysers, lagons et
flamands roses avant de nous remonter plus au Nord pour rejoindre le Salar de
Uyuni.
Nous sommes donc quatre touristes dans notre
jeep accompagnés de notre guide-chauffeur et de notre cuisinière. La deuxième
jeep emmènera quatre autres voyageurs et un autre guide-chauffeur. A peine le
tour commencé, nous sommes déjà ébahi par la beauté des paysages environnants.
Nous admirons tout d’abord El Sillar, des formations rocheuses dignes des
paysages lunaires.
El Sillar |
Et de l'autre côté de la route! |
Nous continuons ensuite notre route à travers
les hauts-plateaux boliviens où nous croisons de nombreux et gigantesques
troupeaux de lamas. L’élevage de lamas est la principale source de revenus de
la région du Sud-Ouest pour sa viande et sa laine.
Lamas |
Il est pas chou le bonhomme? |
Au milieu de ces centaines de lamas, nous
avons la chance de rencontrer une petite troupe de vigognes, un proche cousin
du lama au pelage court mais d’une qualité exceptionnelle. La laine de cet
animal est la plus chère du monde, 500$ le kilo, de par sa qualité phénoménale
et sa rareté. Toutes les vigognes en Bolivie sont sauvages et la chasse est
interdite. Assassiner l’un de ces animaux vous vaudra une peine de prison de 5
ans. La laine est récoltée en été, lorsque la température est plus modérée, en
attrapant une vigogne sauvage avant de la relâcher après la tonte.
Nous nous arrêtons dans un modeste petit
village pour le repas de midi. Ici, les habitants disposent des commodités de
base comme l’eau courante et l’électricité ainsi que des écoles primaires. Les
enfants qui souhaitent continuer leurs études se rendent à Tupiza. Les
villageois vivent de l’élevage de lama et des mines. Malheureusement, le futur
de ce village-ci n’est pas de bon augure. En effet, toute l’économie du village
était basée sur le bon vouloir d’une seule compagnie chilienne qui s’occupait
des mines et de l’élevage de lamas. Malheureusement, cette entreprise a quitté
les lieux du jour au lendemain, laissant les villageois démunis et dans
l’incompréhension. Néanmoins, cela ne semble pas enlever le sourire chez les
habitants de ce village.
Nous continuons notre route pour arriver au
village de San Antonio de Lipez. En plus de l’élevage de lamas et des mines, ce
village survit grâce à l’hébergement de touristes pour les tours se rendant au
Salar. En réalité, le village original de San Antonio de Lipez se trouve à
quelques dizaines de kilomètres de là… Tout comme Potosi, ce village a une
histoire tragique, à l’image de toute l’histoire de la colonisation espagnole
sur ce continent. La petite montagne à côté de l’ancien village regorge de
minéraux précieux que les avides espagnols n’ont pas tardé à exploiter. Mettant
en esclavage des milliers de locaux, ils forçaient les hommes à rester un mois
dans les mines sans accès à la lumière du jour avant de les laisser remonter à
la surface pour une petite journée pour retourner en enfer le lendemain. Les
hommes mourraient dans les mines, et les femmes et les enfants étaient battus
ou violés dans le village… On dit que les esprits des victimes de toutes ces
tortures et de tous ces meurtres hantent le village depuis cette époque. Ils
auraient rendus fous leurs assassins, les tourmentant durant leur sommeil au
point que le village fût abandonné et reconstruit à son emplacement actuel.
Malgré leur beauté, ces ruines sentent la mort et la souffrance…
Sur une note plus positive, nous admirons le
coucher du soleil sur la Laguna Morejón en compagnie de notre groupe. Dans
notre jeep, nous sommes accompagné d’une française vivant en Australie et d’une
allemande vivant à Santiago au Chili. Dans l’autre voiture se trouvent deux
anglais allant vivre à Singapour prochainement et un français et sa petite-amie
finlandaise faisant un exceptionnel tour du monde. Nous terminons la journée
dans un petit blède du doux nom de Quetena Chico, qui est passage plus grand
que l’autre village du nom de Quetena Grande. Comme nous logeons à près de
4000m d’altitude au début de l’hiver, la nuit est glaciale et notre hébergement
n’a évidemment pas de chauffage…
La troupe de notre jeep! |