Nous nous sommes mis dans l’idée de faire une
petite promenade à vélo. De la pluie est annoncée pour ce samedi alors rien de
tel qu’une petite descente de 3200m de dénivelé pour se dégourdir les jambes.
Oh, bien sûr, les 400m de précipices pourraient en refroidir quelques-uns. Ou
serait-ce la route de terre et cailloux faisant parfois seulement 3m de large?
En vaillants guerriers que nous sommes, nous filons à l’agence la plus chère,
Gravity, et la plus top-security pour acheter nos tickets (et en prime on
reçoit un T-shirt et un turtleneck, cool non ?). Vélo impec, bon
équipement, guides du tonnerre et chauffeur de bus pas trop fou, on y met le
prix mais bon, on n’avait guère envie d’avoir un frein qui lâche en filant à
toute allure au bord du précipice…
C’est donc en mini-bus que nous montons à La
Cumbre, à 4700m d’altitude où la neige et la brume nous attendent. On s’équipe,
règle les vélos et après les explications du guide, on procède à un petit
rituel pour Pachamama, on sait jamais! On va quand même descendre la route la
plus dangereuse du monde alors un petit peu de superstition ne fait pas de mal.
Bref, un brin d’alcool quasi pur dans la bouche et sur les vélos devrait nous
protéger de toute chute malencontreuse… Et c’est parti! On commence par
quelques kilomètres à toute allure sur une route en asphalte, bien large et
facile histoire de s’habituer aux vélos et surtout aux freins. Il n’empêche que même sur cette section,
plusieurs accidents de voitures et camions ont eu lieux. Ce n’est pas une route
à prendre à la légère qu’on se le dise.
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Descendons depuis la Cumbre (toutes les photos de la descente sont du guide) |
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Pour la Pachamama |
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Et à mon tour |
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Lieu d'un tragique accident |
On arrive ensuite à un tunnel que l’on doit
contourner sur une route de terre car il y a eu quelques accidents à l’intérieur
du tunnel autrefois. En effet, certaines agences un peu laxiste ne faisait pas
enlever les lunettes de soleil aux cyclistes avant d’entrer dans le tunnel, ce
qui mena à quelques accidents dont un accident tragique. Depuis, on contourne
le tunnel et on a un petit aperçu de ce que sera la Death Road.
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En contournant le tunnel |
On arrive ensuite à la Death Road à proprement
parler : Une route serpentant à flanc de montagne de l’altiplano aux
paysages plus tropicaux des Yungas. Un précipice vertigineux borde la route sur
quasiment toute sa longueur et nul barrière pour se rattraper. La route est si
étroite que les véhicules se doivent de rouler à gauche pour que le chauffeur
puisse voir le précipice s’il devait croiser un autre véhicule. La route et la
montagne sont gourmandes et de nombreuses personnes chaque année y ont laissé
la vie. Lorsque deux camions se croisent, la moindre erreur est fatale. Pour
nous, touristes, nous faisons la Death Road pour le fun et l’adrénaline. Pour
de nombreux bolivien, c’est une tout autre histoire. Nombre d’entre eux ont
perdu un proche, un ami ou une connaissance ici. C’était le cas de l’une des
boliviennes de notre groupe qui souhaitait rendre hommage à un ami
disparu. De nos jours, il y a beaucoup
moins d’accidents car la route est moins fréquentée qu’auparavant grâce à
l’ouverture d’une nouvelle route en asphalte. Ce sont surtout les cyclistes et
les bus les accompagnants qui empruntent cette route aujourd’hui.
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Voilà. |
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L'équipe au complet |
La descente dure environ 5 heures. La pluie et
le brouillard gâchent quelque peu la vue mais rendent l’atmosphère un peu
mystique et irréelle. On voit le début du précipice et l’on ne peut qu’imaginer
la centaine de mètres en-dessous de nous.
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No comment |
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Rappel... |
On s’éclate franchement, chacun à sa
vitesse car on n’a presque pas droit à l’erreur. L’un des touristes du groupe
devant nous a fait une chute dans le ravin car il a fait le con… heureusement
pour lui, c’était une section relativement peu en pente et il n’est descendu
que de deux ou trois mètres. Un autre de notre groupe a chuté sur une section plate
et heureusement large et s’est déboité l’épaule. Malgré tout le fun de
l’expérience, il faut connaître ses limites et ravaler sa fierté si les dites
limites sont plus basses que celles du copain. Tout le monde ne l’entend pas de
cette oreille et les accidents sont vite arrivés. Quant à nous, pas
d’accidents, juste du fun, des habits pleins de boues et le cul trempé jusqu’au
coccyx! Nous arrivons en un seul morceau à destination dans le petit blède de
Yolosa où nous aurons droit à une petite bière pour célébrer notre survie.
On se décide à faire une petite activité de
plus pour la route et faisons un peu de tyrolienne. Trois tyroliennes de 500m
de long chacune nous attendent et l’on peut gentiment profiter en hauteur du
paysage à la végétation luxuriante entre les montagnes.
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Zip line! |
Finalement, petite douche chaude et repas dans
une sorte de réserve pour animaux de la région. Notre groupe remontra à La Paz
par la nouvelle route et nous prendrons de notre côté un taxi jusqu’à la petite
ville de Coroico non loin de là.
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Hein? |
Et après avoir lu vos exploits sur cette route infernal, on me dit que je ne dois pas m'inquiéter, mes enfants ne sont pas des casse-cou ! mum
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