Je pris l’avion de Buenos Aires à Ushuaia
et 4 heures de vol plus tard, j’arrive au bout du monde. En effet, Ushuaia est
la ville la plus australe du monde, tout du monde selon les argentins! Il y a
en fait un petit village Chilien qui est un poil plus au sud et les deux pays
se disputent le titre de ville la plus australe du monde. Arrivé en fin
d’après-midi, on partage un taxi depuis l’aéroport avec quelques personnes
rencontrées aux toilettes dans l’avion. On ne manque pas une occasion de faire
des rencontres, non? On passe au bord du port qui est sublime avec une très
belle lumière de fin d’après-midi. Je me promène par la suite aux alentours du
port et la première chose qui me surprend ici est la luminosité. En effet, les
jours sont très long ici en cette fin d’été austral. Le port n’est pas très
grand mais fort sympathique. On y croise un énorme tanker attendant d’être chargé ainsi qu’un
brise-glace que je rêverais de pouvoir accompagner en expédition en
Antarctique, mais bon, c’est « un peu » hors budget… Il y a également
un joli bateau échoué qui donne un joli caractère pittoresque à ce début de
soirée au bord de l’eau.
La ville elle-même hors du port n’a rien
de bien particulier, quelques jolies maisons colorées mais rien de plus.
Ushuaia n’est de loin pas un petit village portuaire du bout du monde mais
plutôt une petite ville focalisée sur le tourisme. Ca enlève un peu au charme
de l’endroit mais rien que le fait qu’on soit au « bout du
monde » et que l’on se sente au bout du monde vaut le détour. Par contre,
le porte-monnaie s’allège à une vitesse assez incroyable, l’endroit donne des
ailes à mes pesos…!
Il y a également un nombre incalculable de
graffiti sur les îles Malvines (ou Falkland Islands pour les britanniques). C’est
un sujet assez tendu ici et une vraie fierté nationale. A l’entrée de la ville,
il y a même un panneau proclamant « Islas Malvinas son argentinas »
ou un énorme graffiti proclamant Ushuaia comme capitale de Malvines. En fait,
les Malvines n’intéressait personne pendant très longtemps jusqu’à ce que
l’Angleterre se l’approprie il y a fort longtemps. L’Argentine a pendant
longtemps proclamé ses îles siennes sans prendre de mesure pour les récupérer.
Dans les années 80, le président argentin, peu populaire, a tenté d’unir son
pays derrière son projet de reprendre les Malvines par la force, ce que
Margaret Tatcher n’a pas tant apprécié. Les argentins perdirent la guerre et
ont une dent assez méchante envers l’Angleterre depuis lors. Aujourd’hui, de Buenos
Aires à Ushuaia, on ne voit que des revendications comme quoi les Malvines sont
argentines et des commémorations aux vétérans et défunts de la guerre des
Malvines. C’est franchement frappant à Ushuaia!