Le lendemain, réveil matinal pour aller
réserver une excursion sur le Canal de Beagle. Ce canal fût nommé ainsi car
c’était le nom du navire de Darwin et Fitz Roy. Il y a de nombreuses
excursions, la plupart proposant de s’approcher d’îles pour aller voir les
lions de mers, cormorans et certaines propose même d’aller voir les pingouins
un peu plus loin. Néanmoins, celles qui vont jusqu’aux pingouins sont à bord de
gros bateaux et je me décide pour une petite embarcations que je trouve bien
plus sympathique. Nous sommes huit passagers à bord en compagnie du capitaine
et de la guide.
Nous commençons par nous approcher de
l’Isla Alicia qui contient une colonie de Lions de Mers (Lobos Marinos). En
chemin, on croise quelques pingouins chassant la sardine en surface. Comme nous
possédons une petite embarcation, nous pouvons nous approcher très près de
l’île et observer les lions de mers de très près, ce qui ne semblait pas les
déranger le moins du monde d’ailleurs. C’est assez passif comme bestiaux
dirons-nous! Les mâles dominants ont chacun leur harem de femelles qu’ils
doivent défendre contre les autres mâles qui eux aussi aimeraient bien faire
parti de la fête. Bref, on peut les voir de très près avant de repartir pour la
seconde île.
Nous nous rendons donc près de l’Isla de
los Pajaros (l’île des oiseaux) pour voir une colonie de cormorans qui sont
cousins des pingouins mais qui sont encore capable de voler.
Nous nous dirigeons ensuite vers le phare
des Eclaireurs, en français dans le texte (Faro Les Eclaireurs). Au passage,
nous nous approchons de l’Isla de los Lobos pour y voir à nouveau des lions de
mers. Il y a deux espèces mais je ne saurais traduire en français. Enfin bref,
c’est plus intéressant de regarder les photos que de lire des noms barbares!
Finalement, petite balade sur l’Isla
Bridge où nous en apprenons plus sur la flore locale. N’espérez pas que j’ai
retenu quoique ce soit hein… Nous en apprenons également un peu plus sur le
peuple des Yamanas qui vivait ici avant l’arrivée des colons. Les Yamanas sont
assez fascinants car ils vivaient complétement nus dans un climat très
difficile, surtout qu’ils allaient pêcher et se baignait par ce froid! Pour
survivre, ils s’enduisaient le corps d’huile ou de graisse et se réchauffait
autour du feu. C’est d’ailleurs ces feux qui firent que les Européens
baptisèrent cet endroit Terre de Feu. A l’arrivée des missionnaires, ils
commencèrent à devoir mettre des habits de cotons, ça n’était pas très
présentable tout nu quand même? Et le corps enduit de graisse en plus, non mais
oh! Du coup, ils perdirent la protection thermique dont il avait besoin et le
coton mouillé n’aidait pas beaucoup à se tenir au chaud, bien au contraire.
Couplé aux maladies j’imagine, la population a été décimée très rapidement. La
culture Yamana s’est vite perdue car elle n’existait que sous forme orale et
les personnes âgées furent les premières à succomber, emportant avec eux des
centaines années de savoir et de culture dans l’oubli. Aujourd’hui, il reste
une seule et unique représentante de ce peuple, de mère Yamana et père Chilien
sauf erreur. Elle a aux alentours des 100 ans je crois et le peuple Yamana ne
sera bientôt plus qu’une histoire d’autrefois, ne laissant de trace que les
travaux d’un missionnaire qui appris leur langue et en écrits un dictionnaire.
C’est d’ailleurs intéressant de savoir que Darwin les décrits autrefois comme
le peuple le plus primitif sur terre, n’ayant aucun vêtement à exhiber. Ce fût
démenti par ce missionnaire dont j’ai oublié le nom lorsqu’il s’immergea dans
cette culture et appris la complexité de leur langage. Sur l’île, il y a
quelques vestiges archéologiques de ce peuple disparu. Le plus intéressant à
mon goût sont ces sortes de petits monticules en forme de cratère. En fait, ils
mettaient les ordures tout autour de leurs habitations ce qui petit à petit
forma de petits monticules où l’on se balade aujourd’hui!
Durant cette croisière, je pus rencontrer
quelques autres voyageurs dont Igal, un Chilien ayant voyagé à peu près une
année autour du monde et qui se prépare à retourner à Santiago d’ici peu. Je le
recroiserais à plusieurs reprise pendant mon séjour ici.
Un peu plus tard dans la soirée, nous nous
rendons au musée du pénitencier d’Ushuaia. Il faut savoir que comme beaucoup de
ces endroits reculés, c’était une terre idéale pour envoyer les malfrats et
autres prisonniers politiques pour purger leur peine. Le musée est intéressant
en soit mais à un prix exorbitant! C’est dingue comme les pesos s’envolent de
mon porte-monnaie à peine y sont-ils entrés…!