lundi 20 mai 2013

Death Road II : En route pour Rurrenabaque…


Le lendemain, on descend à Yolosita pour prendre notre fameux bus. On nous avait prévenu que le trajet ne serait pas de tout repos et que les quinze heures de voyages ne seraient guère plaisantes. On ne s’attendait tout de même pas à cela!

Après avoir attendu trois heures notre bus à cause de routes bloquées plus en amont, nous pouvons finalement monter dans notre bus. Et là, les problèmes commencent. Nous n’avions pas fait attention à la date écrite sur notre billet (billet que notre cher agent de tourisme nous a donné le jour-même). En fait, on ne savait même pas quel jour on était. Il s’est avéré que notre cher agent s’est trompé de date et notre billet était pour le jour d’avant! Les chauffeurs nous laissent tout de même monter et font de nombreux appels pour régler le problème. Nous n’y pensons donc plus jusqu’au prochain arrêt.

En attendant, nous profitons de la qualité exceptionnelle de la route et des splendides ravins nous entourant. Nous sommes du côté gauche du bus et avons donc tout le loisir de voir le ravin de près! La route est aussi pourrie que la Death Road et tout aussi dangereuse à cela près qu’elle est plate et moins fréquentée, du moins autrefois. Nous ne sommes guères rassurés mais bon, on doit sûrement en faire un peu trop car on n’est pas habitué, non? Les locaux font ça tout le temps et ne devrait pas avoir peur, non?

Non.

Les locaux étaient aussi terrifiés que nous! Ils regardent par la fenêtre avec un regard inquiet et en s’exclamant à chaque fois que l’on est très proche du ravin! Pour ne rien améliorer, la nuit commence à tomber et l’on continue à rouler sur cette route de merde à la lumière des phares. On commence déjà à regretter de ne pas avoir pris l’avion, dont on ne connaissait de toute façon pas l’existence à ce moment.

Après de nombreuses heures de trajets, nous arrivons à une petite ville au milieu de nulle part pour manger un morceau. En sortant, le chauffeur me dit que l’on va devoir régler notre problème de billets, que ce n’est pas son problème et qu’on doit racheter deux billets. Hijo de puta comme on dit. Deux boliviennes prennent notre défense et urgent le chauffeur à nous laisser continuer avec nos billets car il y avait de toute façon de nombreuses places de libres à l’arrière. Rien à faire. La bataille se poursuit après le repas que ces deux boliviennes nous ont par ailleurs ont offert. Evidemment, le type de l’agence à laquelle on aurait pu se plaindre n’était plus là et l’on se retrouve donc à devoir argumenter avec le chauffeur à nouveau. Après une demi-heure de discussion plus ou moins calme, rien à faire. Je commence à perdre patience et à lui gueuler dessus, ce que l’un des boliviennes avait commencé depuis belle lurette. C’est évidemment l’attraction et une trentaine de curieux sont autour de nous. Au cours de cette discussion entre gentlemen, on apprend également que l’on avait payé les billets deux fois plus chers que ce qu’on aurait du payer. Le type de Coroico a eu beaucoup de chance qu’on n’y soit pas retourner. Bref, ça s’agite et ça s’excite et l’une des boliviennes un peu plus calme que tout le monde fait en sorte que l’on puisse payer un seul billet additionnel. Au point où on en est, on n’a plus qu’à accepter et à se faire entuber une fois de plus. Au moins, depuis ce jour, on sait tous les jours la date actuelle!

C’est donc reparti pour quelques heures de bus à tenter de dormir. La route n’est guère mieux mais il n’y a plus de ravins, c’est déjà ça! De temps en temps, on entend quelques locaux débattre (entendre s’engueuler) sur nos fameux billets ce qui poussa le chauffeur à mettre un peu de musique folklorique pour calmer les esprits. Au final, les seuls qui n’auront pas bronché du voyage sont… les bébés! Ils sont bousculés de partout et n’émettent pas le moindre petit bruit. Si ils commencent un tout petit peu à pleurer, leur maman les secoue un peu et ils se rendorment. Et ce sera dans tout le pays la même chose. Impressionnant. Nous arrivons finalement à Rurre après une quinzaine d’heures de voyage, pas très reposés mais contents d’en avoir fini avec ce bus.

Arrivé là-bas, nous trouvons une chouette auberge avec de supers hamacs pour se détendre. Nous passerons l’après-midi à chercher une agence pour aller faire un tour dans la jungle et un tour dans la pampa. Nous tombons sur une agence, du doux nom de Mogli, qui se démarque des autres par son style un peu plus sauvage et nous nous engageons pour trois jours et trois nuits dans la jungle directement suivis de trois jours dans la pampas.
UA-42531964-2