mardi 19 mars 2013

Une mer d'huile au Canal de Beagle


Le lendemain, réveil matinal pour aller réserver une excursion sur le Canal de Beagle. Ce canal fût nommé ainsi car c’était le nom du navire de Darwin et Fitz Roy. Il y a de nombreuses excursions, la plupart proposant de s’approcher d’îles pour aller voir les lions de mers, cormorans et certaines propose même d’aller voir les pingouins un peu plus loin. Néanmoins, celles qui vont jusqu’aux pingouins sont à bord de gros bateaux et je me décide pour une petite embarcations que je trouve bien plus sympathique. Nous sommes huit passagers à bord en compagnie du capitaine et de la guide.



Nous commençons par nous approcher de l’Isla Alicia qui contient une colonie de Lions de Mers (Lobos Marinos). En chemin, on croise quelques pingouins chassant la sardine en surface. Comme nous possédons une petite embarcation, nous pouvons nous approcher très près de l’île et observer les lions de mers de très près, ce qui ne semblait pas les déranger le moins du monde d’ailleurs. C’est assez passif comme bestiaux dirons-nous! Les mâles dominants ont chacun leur harem de femelles qu’ils doivent défendre contre les autres mâles qui eux aussi aimeraient bien faire parti de la fête. Bref, on peut les voir de très près avant de repartir pour la seconde île.




Nous nous rendons donc près de l’Isla de los Pajaros (l’île des oiseaux) pour voir une colonie de cormorans qui sont cousins des pingouins mais qui sont encore capable de voler.




Nous nous dirigeons ensuite vers le phare des Eclaireurs, en français dans le texte (Faro Les Eclaireurs). Au passage, nous nous approchons de l’Isla de los Lobos pour y voir à nouveau des lions de mers. Il y a deux espèces mais je ne saurais traduire en français. Enfin bref, c’est plus intéressant de regarder les photos que de lire des noms barbares!




Finalement, petite balade sur l’Isla Bridge où nous en apprenons plus sur la flore locale. N’espérez pas que j’ai retenu quoique ce soit hein… Nous en apprenons également un peu plus sur le peuple des Yamanas qui vivait ici avant l’arrivée des colons. Les Yamanas sont assez fascinants car ils vivaient complétement nus dans un climat très difficile, surtout qu’ils allaient pêcher et se baignait par ce froid! Pour survivre, ils s’enduisaient le corps d’huile ou de graisse et se réchauffait autour du feu. C’est d’ailleurs ces feux qui firent que les Européens baptisèrent cet endroit Terre de Feu. A l’arrivée des missionnaires, ils commencèrent à devoir mettre des habits de cotons, ça n’était pas très présentable tout nu quand même? Et le corps enduit de graisse en plus, non mais oh! Du coup, ils perdirent la protection thermique dont il avait besoin et le coton mouillé n’aidait pas beaucoup à se tenir au chaud, bien au contraire. Couplé aux maladies j’imagine, la population a été décimée très rapidement. La culture Yamana s’est vite perdue car elle n’existait que sous forme orale et les personnes âgées furent les premières à succomber, emportant avec eux des centaines années de savoir et de culture dans l’oubli. Aujourd’hui, il reste une seule et unique représentante de ce peuple, de mère Yamana et père Chilien sauf erreur. Elle a aux alentours des 100 ans je crois et le peuple Yamana ne sera bientôt plus qu’une histoire d’autrefois, ne laissant de trace que les travaux d’un missionnaire qui appris leur langue et en écrits un dictionnaire. C’est d’ailleurs intéressant de savoir que Darwin les décrits autrefois comme le peuple le plus primitif sur terre, n’ayant aucun vêtement à exhiber. Ce fût démenti par ce missionnaire dont j’ai oublié le nom lorsqu’il s’immergea dans cette culture et appris la complexité de leur langage. Sur l’île, il y a quelques vestiges archéologiques de ce peuple disparu. Le plus intéressant à mon goût sont ces sortes de petits monticules en forme de cratère. En fait, ils mettaient les ordures tout autour de leurs habitations ce qui petit à petit forma de petits monticules où l’on se balade aujourd’hui!


Durant cette croisière, je pus rencontrer quelques autres voyageurs dont Igal, un Chilien ayant voyagé à peu près une année autour du monde et qui se prépare à retourner à Santiago d’ici peu. Je le recroiserais à plusieurs reprise pendant mon séjour ici.
Un peu plus tard dans la soirée, nous nous rendons au musée du pénitencier d’Ushuaia. Il faut savoir que comme beaucoup de ces endroits reculés, c’était une terre idéale pour envoyer les malfrats et autres prisonniers politiques pour purger leur peine. Le musée est intéressant en soit mais à un prix exorbitant! C’est dingue comme les pesos s’envolent de mon porte-monnaie à peine y sont-ils entrés…!



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